Biennale de Venise 2019 : Giardini & Ville

Préambule

 - Les mêmes artistes sont invités dans l’exposition de l’Arsenale et dans celle des Giardini avec une « proposition » pour chacun des deux lieux (apparemment, on ne dit plus « œuvre »). Pour certains, c’est le même plaisir, enchantement, intérêt, trouble ; pour d’autres, la proposition d’un des deux lieux est vraiment plus intéressante quand celle de l’autre apparaît faible et presque de second ordre.

– Comme pour l’Arsenale, je n’ai pas vu tous les Pavillons des Giardini. J’ai notamment zappé celui de la France (1h30 de queue, n’étant pas une fan inconditionnelle de Laure Prouvost, je me suis abstenue, mais il paraît que c’est très bien).

– J’ai juste commencé la visite des Pavillons et expositions « en ville ».

* A voir absolument

- Pavillon de Taiwan (Prigioni Nuove, près San Marco)

Shu Lea Chang y signe avec 3x3x6 une œuvre magistrale (et je pèse mes mots). Mon article dans art press est en deçà de l’œuvre. Elle est ça et bien plus encore.

Shu Lea Cheang, "3x3x6"

Shu Lea Cheang, « 3x3x6″

 

 

Shu Lea Cheang

Shu Lea Cheang

 

* Pavillon à ne pas manquer aux Giardini

- Pavillon Hongrois

Tamas Waliczky, Imaginary Cameras (voir mon article dans art press)

 

* Pavillon Japonais

Motoyuki Shitamichi (vidéo), Taro Yasuno  (son), Toshiaki Ishikura (légendes et allégories), Cosmo-Eggs

Installation visuelle et sonore.

Motoyuki Shitamichi (vidéo), Taro Yasuno (son), Toshiaki Ishikura (légendes et allégories)

Motoyuki Shitamichi (vidéo), Taro Yasuno (son), Toshiaki Ishikura (légendes et allégories)

 

* Pavillon Danois

Larissa Sansour, Heirloom

Film + installation sonore + pavage

Larissa Sansour

Larissa Sansour

 

* Dans l’exposition

- Frida Orupabo

Série de photographies (découpées et punaisées)

Frida Orupabo

Frida Orupabo

 

Frida Orupabo

Frida Orupabo

 

- Ian Cheng, BOB (Bag of Beliefs)

œuvre numérique évolutive. La proposition de l’Arsenale ne m’avait pas séduite, aux Giardini, j’ai trouvé la pièce très aboutie.

Ian Cheng

Ian Cheng

 

- Michael Armitage

Dessins, encre sur papier

Michael Armitage

Michael Armitage

 

- Halil Altindere, Space Refugee

Installation et vidéo basées sur le cosmonaute syrien Muhammed Ahmed Faris réfugié en Turquie.

Halil Altindere

Halil Altindere

 

Halil Altindere

Halil Altindere

 

- Dominique Gonzalez-Foerster, en collaboration avec Joi Bittle, Cosmorama

(oui, c’est un diorama de Mars …)

 

Et toujours :

- Tavares Strachan

- Ryoji Ikeda (même si l’œuvre des Giardini est d’une certaine façon plus modeste que celle de l’Arsenale)

Les sœurs Wertheim avec le Crochet Coral Reef

Zanuele Muholi, avec une superbe série de photos

- Mari Katayama, photographies

 

 

 

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Biennale de Venise 2019 : Arsenale

Préambule

– Les œuvres intéressantes ne sont pas forcément toutes très photogéniques, surtout quand elles ont une composante sonore … C’est compensé par les œuvres instagrammables …

– Plusieurs thèmes ressortent : le changement climatique, avec un fort volet lié à l’eau, à l’océan ; le post-colonialisme — décolonialisme ; une vision du futur dystopique (le temps de la catastrophe).

– Il est confirmé que ce n’est pas parce qu’une œuvre porte sur un sujet critique qu’elle est intéressante. A cet égard, la Biennale est cruelle car il y a des œuvres d’une puissance bouleversante sur ces sujets et d’autres qui en apparaissent d’autant plus circonstancielles.

– Certaines œuvres sont gigantesques sans que l’on comprenne quel est leur intérêt en dehors d’être sur-dimensionnées.

– Je n’ai pas vu tous les Pavillons de l’Arsenale et pour les œuvres de l’exposition, j’ai certainement eu des moments de moindre concentration.

Et maintenant, une petite liste de « à ne pas manquer » (sans analyse, mais avec des photos)

Zanele Muholi

Zanele Muholi

Zanele Muholi

 

dont les photographies sur « wallpaper » (le français « papier peint » sonne très mal, papier mural serait mieux) ponctuaient l’exposition

Tavares Strachan, Robert Henry Lawrence Jr

Tavares Strachan

Tavares Strachan

 

Shilpa Gulpta, For in your tongue, I cannot fit

Installation sonore

Shilpa Gulpta

Shilpa Gulpta

 

Apichatpong Weerasethakul & Tsuhoshi Hisakado, Synchronicity

Installation filmique, magnifique.

Apichatpong Weerasethakul & Tsuhoshi Hisakado

Apichatpong Weerasethakul & Tsuhoshi Hisakado

Apichatpong Weerasethakul & Tsuhoshi Hisakado-2

Apichatpong Weerasethakul & Tsuhoshi Hisakado

 

Suki Seokyeong Kang, Land Sand Strand

Suki Seokyeong Kang

Suki Seokyeong Kang

 

Mari Katayama

Mari Katayama

Mari Katayama

Lee Bul, Aubade V

Lee Bul

Lee Bul

 

Christine & Margaret Wertheim

j’ai enfin vu « en vrai » le Crochet Coral Reef

 

Neïl Beloufa, Global Agreement

Neïl Beloufa

Neïl Beloufa

 

Ryoji Ikeda, Data-verse 1

Très belle installation. Tout en restant dans son vocabulaire Ikeda se renouvelle. Traversée dans la création du monde et dans l’astronomie où l’on « sent » l’univers et le cosmos.

Ryoji Ikeda

Ryoji Ikeda

 

Pavillon du Ghana

Ibrahim Mahama, A Straight Line Through The Carcass of History 1649

Ibrahim Mahama

Ibrahim Mahama

 

John Akomfrah, Four Nocturnes

Installation vidéo 3 écrans, magistrale, (une image ne peut en rendre compte, il lui faut un vrai texte pour bien en parler)

 

John Akomfrah

John Akomfrah

 

Pavillon du Pérou, Christian Bendayán, « Indios Antropófagos »

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Biennale de Venise 2019 : Premières impressions

Arrivée à Venise.

59285856_10156577029293842_6563494491179712512_nPlaisir de voir des clips vidéo du projet 3 x 3 x 6 de Shu Lea Chang dès l’aéroport. Comme le vaporetto allait partir, je n’ai pas eu le temps de faire des photos, alors j’ai piqué celle-ci sur son mur Facebook.

Début de la frustration par conflit de programmation : jeudi, comment être simultanément aux Giardini et à la présentation du projet In Posse de Charlotte Jarvis au Palazzo Pesaro Papafava dans le cadre de l’exposition « Alive in the Universe ».

In Posse est la création de sperme à partir des cellules (femelles donc) de Charlotte. Là, je n’ai pas osé aller lui voler une photo, mais j’engage tout le monde à aller voir son site web car ce projet est magnifique.

Passée à 10 minutes de la fermeture à San Lorenzo. Je reviendrai donc un autre jour pour voir l’exposition de Joan Jonas et ce nouveau lieu Ocean Space de la Fondation Thyssen Bornemiza qui s’inscrit dans une relation art-science.

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Biennale de Venise, J-1

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Plus habituée de Post City que de l’Arsenale, je me rends à Venise avec quelque excitation quoique un peu troublée par le fait que je connais vraiment beaucoup d’artistes qui y sont exposés cette année et de gens qui y parlent, comme dans cette rencontre « Art in DataSpace » que l’on dirait tout droit sortie d’un programme de Transmediale.

C’est sûrement un signe, mais j’ignore de quoi.

En attendant, c’est avec un grand plaisir que je vais y retrouver Tamás Waliczky, Marko Peljhan et Shu Lea Cheang qui représentent respectivement la Hongrie, la Slovénie et Taiwan et que j’ai présenté dans l’article pour le dossier d’art press de mai.

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Un morceau d’histoire : Jeffrey Shaw au CDA

"Legible City (Manhattan)", Jeffrey Shaw, 1989 (version 2019, CDA Enghien, photo A. Bureaud)

« Legible City (Manhattan) », Jeffrey Shaw, 1989 (version 2019, CDA Enghien, photo A. Bureaud)

C’est toujours un peu délicat d’aller se confronter avec ses souvenirs. Surtout quand il s’agit d’art et encore plus quand les œuvres concernées font partie de ces chocs esthétiques, émotionnels et cognitifs qui marquent une vie.

L’exposition de Jeffrey Shaw au Centre des Arts d’Enghien est largement documentaire (via un dispositif très réussi de 3 écrans côte à côte et d’une navigation thématisée dans une base de données de ses œuvres). Elle ne présente que 5 installations (si j’ai bien compté).

"Golden Calf", Jeffrey Shaw, 1994 (version 2019, CDA Enghien, photo A. Bureaud)

« Golden Calf », Jeffrey Shaw, 1994 (version 2019, CDA Enghien, photo A. Bureaud)

Il convient toutefois de s’y rendre sans barguiner pour appréhender, dans toutes leurs dimensions, Legible City (1989) et The Golden Calf (1994), deux œuvres majeures de l’artiste et de l’histoire de l’art. 30 ans après pour la première et 25 ans pour la seconde, elles ont la même force qu’au premier jour.

 

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Space in Spring – Episode 4 – 50 Years@ATS – Chicago

 

AfficheDernier épisode de ce printemps marqué par l’art spatial, la célébration des 50 ans du département Art & Technology de la School of the Art Institute Chicago par une communication « Human Culture in Space. A Walk Through Art » au Space Art Symposium organisé par Eduardo Kac.

Capture d’écran 2019-04-21 à 14.47.58

Eduardo Kac - Xin Liu - Annick Bureaud - Mark SubbaRao

Eduardo Kac – Xin Liu – Annick Bureaud – Mark SubbaRao

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Space in Spring – Episode 3 – « La Lune » au Grand Palais

François Morellet

François Morellet

Leonid Tishkov

Leonid Tishkov

 

 

 

 

 

 

 

 

Ange Leccia

Ange Leccia

Ange Leccia

Ange Leccia

 

 

 

 

 

 

 

 

Après le Leonardo Space Art Science Workshop (compte-rendu à venir bientôt), la réunion du comité de l’IAF (International Astronautical Federation) pour l’utilisation culturelle de l’espace ITACCUS, voici la suite d’un printemps très spatial avec l’ouverture de l’exposition « La Lune » qui se tient jusqu’au 22 juillet 2019 au Grand Palais, et qui célébre le 50ème anniversaire de l’alunissage d’Apollo 11.

Les expositions de la RMN au Grand Palais ne sont pas réputées pour leur scénographie et leur design. Reconnaissons à celle-ci sa réussite. Sobre, elle joue sur de grandes zones circulaires et la semi-transparence de tissus en filets serrés pour masquer-dévoiler certaines œuvres et artefacts.

Pérou ou Bolivie, 18ème siècle

Pérou ou Bolivie, 18ème siècle

Kudurru de Nazimasuttash, 1307-1282 av JC

Kudurru de Nazimasuttash, 1307-1282 av JC

 

 

 

 

 

 

 

 

Partant de l’événement de juillet 1969, elle mélange des documents de l’époque, photos de la NASA mais aussi couvertures de presse, des œuvres de l’Antiquité à nos jours (dont certaines avaient déjà été présentées au MAC-VAL dans une exposition sur l’espace), des films, des lunettes astronomiques, de la fiction et des dessins scientifiques de la Lune à diverses époques. Le dosage est subtil, le tout est agréable.

J’y ai retrouvé quelques œuvres « fétiches » comme le Moon is the Oldest TV de Nam June Paik et d’autres que je ne connaissais pas comme cette Lanterne de Martin Honert de 2000.

Martin Honert

Martin Honert

Martin Honert

Martin Honert

En bref, une exposition plutôt réussie.

Mais on plaint les gens dotés d’enfants : les gadgets de la boutique sont très séduisants et … terriblement hors de prix.

 

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EP/E – Exposition Publication Expérimentation – En Résidence à OUDEIS

IMG_2144Même en hiver, la place de Ganges avec ses platanes et ses maisons aux toits de tuile indique que l’on est « dans le sud ». Qui plus est, il a fait un temps magnifique cette dernière semaine de février.

J’étais à OUDEIS, chez Sandra et Gaspard Bébié-Valérian pour le premier volet de ma résidence de recherche EP/E – Exposition Publication Expérimentation.

Depuis plusieurs années, je poursuis une réflexion sur un renouveau et une évolution du lien entre création, exposition et publication.

Deux projets ont déjà été réalisés dans cette recherche :

- 6×6/36, en collaboration avec le Collectif NUNC : une série de trois carnets de datamatrix imprimés sur des autocollants. Chaque carnet propose quatre créations de 6 artistes, réunis autour d’une thématique. Les œuvres sont visibles sur le téléphone portable en scannant les datamatrix (2011).

FEAT. A Journey Through Art Science Projects

Réalisée dans le cadre du projet européen FEAT/Future Emerging Art and Technology, A Journey Through Art Science Projects est une publication documentaire en ligne (alternative au catalogue) reposant sur le logiciel MemoRekall développé par Clarisse Bardiot. C’est également une première tentative pour une exposition en ligne (2017).

Comment articuler la présentation physique d’œuvres et leur documentation ?

Comment concevoir une exposition qui serait sa propre documentation et qui pourrait être « déployable » à des échelles différentes ?

Ce sont les deux questions posées pour cette résidence à OUDEIS.

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J’avais imaginé une résidence un peu bucolique, où j’aurais été marcher sur les chemins environnants, où j’aurais pris un café dans un bistrot sur une de ces places. Sandra, Gaspard et moi n’avons pas décollé de nos écrans et de nos documents. La seule chose qui change sur cette photo prise le premier jour est … mon pull ! Mais, au bout de la semaine, le résultat est là : le plan de travail pour tester les idées et faire un prototype lors du second volet de la résidence en juillet est prêt !

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2019 dans la biosphère

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La « raison d’être » d’un accrochage

10 décembre 2018, je me précipite au Centre Pompidou pour voir l’exposition consacrée à Franz West. C’est le dernier jour.

Mon propos ici n’est pas de faire un texte sur l’œuvre passionante de cet artiste mais de m’interroger sur le choix de présentation d’une œuvre intitulée « Ohne Titel » (sans titre donc) de 1974 et que voici.

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On notera que l’œuvre est accrochée au mur et présentée comme un tableau.

Et maintenant, voici le cartel

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Ce choix d’accrochage m’a laissée sans voix. Que l’on n’autorise plus le public à chausser les sandales afin de préserver l’œuvre, ça je le comprends, mais pourquoi donc l’avoir accrochée au mur et lui ôter ainsi toute sa signification et sa force ? Ceci était d’autant plus incompréhensible que d’autres œuvres étaient mises à disposition du public, respectant leur conception initiale mais certaines, trop fragiles, avaient tout simplement la mention « ne pas toucher ».

Les voix des commissaires sont parfois vraiment impénétrables … à moins que ce ne soient celles des collectionneurs …

 

 

 

 

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