Le spectateur deviendrait-il superflu ?

Ce soir, épluchant conscieusement mes mails afin de faire mon programme de visites d’expositions, deux annonces attirent mon attention quant à la place qu’elles donnent au public.

La première est celle d’une exposition de juin du Kreusberg Pavillon de Berlin intitulée « The only visitor ». En 2016, le Kreusberg Pavillon conduit une expérimentation de monstration sur la base d’appels à projets qui explorent les conditions mêmes de l’espace et de l’organisation de l’exposition. Plus question de professionnels de quelque nature que ce soit, tous ceux qui remplissent les conditions peuvent participer. En juin, donc, la contrainte était que ce qui serait présenté ne serait vu que par un seul visiteur.

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La deuxième concerne une des œuvres du projet LASCO #6 au Palais de Tokyo à Paris depuis le 13 juillet. Manutention de JR et OSGEMEOS est installée dans un endroit inaccessible au public mais visible grâce à un écran vidéo situé dans le Foyer.

Ces deux projets, que je ne verrai jamais pour le premier et que je n’ai pas encore vu pour le second, confronte la place du public dans les expositions de manière frontale :

– le public est-il toujours le destinataire des expositions ?

a contrario faut-il céder à la pression du chiffre où quantité fait office de qualité (renforcé par la religion des « likes » et des « followers ») ?

– a t-on encore besoin de la présence physique du public quand les choses n’existent que si elles sont médiatisées par des écrans ? Mais alors, pourquoi mettre la vidéo uniquement dans le Foyer du bâtiment et pas directement en ligne ? Parce que la photo —ou la vidéo— de la vidéo dans le Foyer sera le témoin « réel » que l’œuvre a bien eu lieu ?

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